Paris Basmati

Des nouvelles de la Ville Lumière?

dimanche, avril 09, 2006

Laissez parler les p'tits papiers


J'avais dit que j'en parlerais plus, que je vous embêterais pas avec ça, que c'était fini. Même pour moi... Mais c'était compter sans le soleil et la puissance de la foule. Mardi, j'y suis retournée. J'étais pas d'accord avec le refus de négocier, pourtant, j'avais envie d'aller prendre le poul des gens, là-bas, sur le terrain. C'est effrayant la puissance d'un mouvement populaire. Ca vous prend aux tripes en quelques secondes et après, c'est terminé. Plus de doutes, plus de nuances. On frappe dans les mains comme tout le monde et on s'entend crier en coeur: Chirac, Villepin et Sarkozy, votre période d'essai, elle est finie!!! A peine étais-je sortie du métro que j'avais balayé mon penchant pour la négociation. Au poteau, Chirac, c'est le peuple qui compte, à présent. Le peuple dans la rue. Le peuple qui mange des hot-dogs et s'ébranle en chantant. C'est beau, cette ambiance "festival". On s'y amuse mais pas seulement. Y a des relents d'autre chose. Des vieux rêves qui resurgissent. Des envies d'y croire, brusquement, à ce monde meilleur qu'on a tous imaginé, un jour, vers l'âge de 15 ans. Noir Dès reprend du service sur Un jour en France et on se surprend à frissonner. On ramasse tout ce qui passe, les autocollants, les journaux, les tracts, communistes, syndicalistes, écolos, révolutionnaires... On prend tout et on lira après. Pour l'instant, on vibre...

Puis la manif se termine et l'euphorie retombe quelque peu. Avec les jours qui passent, on recommence même à s'interroger. Certains parlent de prolonger le blocage des unifs après les vacances de Pâques. Ca laisse rêveur et sceptique. Y en qui rament pour se payer des études, les gars... Ca rime à quoi de se tirer une balle dans le pied comme vous le faites? Puis, un soir, en rangeant, on retombe sur les petits papiers récoltés au cours de la manif et on se plonge dedans avec délice. Pour voir... Là, on découvre (ou redécouvre) que la démagogie n'est pas le propre de l'UMP... Et on pleure. Lutte des classes, grêve totale, rejet de la démocratie sociale, des syndicats, de tous les partis politiques (LCR et le PCF compris... Parce que trop mous, trop engagés dans la voie politique traditionnelle), appel à la révolution. C'est un vocabulaire simpliste et naïf, sans doute, une pensée marginale... Mais elle est là, dans les tracts. Omniprésente


Alors, on referme tout ça et, silencieusement, on regarde nos vieux rêves adolescents se casser la gueule.

C'est ça, vous croyez, "être adulte"?

2 Délicieux champignon(s)

  • At 9:24 AM, Blogger BiggestFish said…

    c'est ça.
    Je crois oui.
    Et quand t'es totalement "adulte", tu te surprends à mépriser les rêves utopiques car, toi, tu connais la vraie réalité.

    Triste mais..
    c'est comme ça.

     
  • At 8:38 PM, Blogger Phiphine said…

    C'est dur...

    J'espère ne jamais trop cracher sur les utopies, tout de même. Qui peut se vanter sans douter de connaître la "vraie réalité"?

     

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