Paris Basmati

Des nouvelles de la Ville Lumière?

jeudi, mars 23, 2006

Cépéeuh [part one]


Mercredi dernier, un peu intriguée par les récents événements à la Sorbonne et lasse d'observer le conflit qui déchire la France sans m'y impliquer, j'ai décidé d'aller pour la première fois à la manifestation... Il faisait beau, j'avais mon appareil photo et je ne voulais voir le cortège. C'est ce que j'ai dit à tout le monde: voir sans m'impliquer, même si je me sens solidaire. Parce que ça ne me concerne pas vraiment, tout ça, au fond. C'est un truc entre eux.

J'ai pris les renseignements sur internet et j'y suis allée à pied. Pour mieux sentir monter l'appel de la rue. Après cinq minutes de marche, j'ai commencé à les entendre, les premières rumeurs de foule, intenses, poignantes, un peu comme la prière dans une ville du désert au petit matin. J'ai vibré, l'espace d'un instant... jusqu'à ce que je comprenne que ces "rumeurs populaires" n'étaient autres que les gémissements d'une grue rouillée en plein travail. Un peu déçue, j'ai continué ma route, espérant que, plus loin, le cortège ferait vraiment entendre sa voix. Après tout, j'étais encore à un quart d'heure de la Place d'Italie, le point de départ des manifestants. Ils crient pas si fort, quand même... En marchant, je réfléchissais. C'est bien de se battre contre une précarité qui n'est pas si grave que ça, finalement. Enfin, c'est grave, bien sûr, ça m'fait un peu penser à une généralisation de l'état de "pigiste" mais euh... c'est une mesure qui va dans le sens où va le monde. Elle pourrait même en aider certains à trouver un job plus facilement, je pense. Mais à quel prix? J'aime quand les gens n'acceptent pas ce qui est évident, quand ils se battent pour un monde plus sympa ("juste", je sais pas... Mais sympa. C'est déjà pas mal) J'aime que les gens soient naïfs et bourrés d'illusions. C'est touchant...

Au bout de dix minutes, j'ai fini par la sentir, la rumeur. La vraie. J'ai rejoint l'impressionnant cortège et je me suis remplie l'âme d'images. Il y avait quelque chose de fort, là-dedans. Mais je n'ai pas voulu participer, me mêler à mes camarades étudiants, crier, chanter, frapper dans les mains.

Villepin, si tu savais...
Ta ré-for-meuuuh
Ta ré-for-meuuuh

Pas cette fois.

Villepin, si tu savais...

Pas encore...

Ta réforme, où on s'la met.
(Au cul, au cul, aucune hésitation!)

Alors, j'ai pris des photos...

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