Paris Basmati

Des nouvelles de la Ville Lumière?

vendredi, mai 19, 2006

Modiano et moi


- Il doit être malheureux là-bas...
- Tu sais bien que Guy a toujours voulu être malheureux.

J'ai marché jusqu'à la Porte d'Orléans pour prendre le métro. Ligne 4 - ligne 12. Je ne voulais pas du RER, ni de la ligne 7, la correspondance à Chatelet, l'interminable marche au milieu des gens stressés, je ne voulais rien de tout ça. Je voulais lire du Modiano... Et tant pis si ça me mettait en retard.

J'ai traversé le parc de la cité universitaire sous un soleil rieur. D'habitude, ce trajet me paraît interminable. Là, c'était parfait... A seize heures, il n'y a personne sur les strapontins. Il fait un peu chaud, les gens se regardent à peine. Ce sont des conditions idéales pour Modiano. J'ai marché jusqu'à la Porte d'Orléans et j'ai choisi le wagon le plus vide pour m'écrouler sur un siège. C'est bien, de lire du Modiano, parce que ça ne demande pas beaucoup d'efforts. Les mots sont simples et compacts. On en lit trois, quatre et ça suffit. On s'envole. Pour lire du Modiano on peut être un peu fatigué, c'est même plutôt conseillé. Avoir les yeux embués par les nuits trop courtes et les soirées trop longues, oublier où on va, d'où on vient, être seul au milieu des ombres. Pour lire Modiano, il faut savoir s'effacer un peu. Après, c'est simple, on lit trois mots, quatre, et on s'envole. C'est parfait...

J'ai marché jusqu'à la Porte d'Orléans pour prendre le métro. Ca m'a mis en retard, un peu. Mais c'est pas grave.
Parce que j'ai lu du Modiano.
Et c'était bien...


(S'il y en a parmi vous qui veulent apprendre à bien lire Aragon, qu'ils se rendent de toute urgence ici. C'est de Mélie et c'est magnifique...)

1 Délicieux champignon(s)

  • At 3:56 PM, Blogger Phiphine said…

    Je connais ton lien spécial avec Louis. Et je comprends...
    :-)
    Pour être tout à fait honnête, je trouve que Patrick a une écriture un peu froide (je suis novice en Modiano) Mais j'aime beaucoup les univers qu'il dépeint, son Paris un peu désert, les errances qu'il raconte...
    (Et 8 pages sur la Cité U dans "une Jeunesse" Génial!)

     

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