Paris Basmati

Des nouvelles de la Ville Lumière?

dimanche, mai 28, 2006

Le festival... de connes


Chaque année, autour du 15 mai, c'est pareil. Cannes commence et j'ai l'impression que le monde va s'arrêter de tourner pour laisser le festival s'épanouir. Dans les jours qui précèdent, je sens l'excitation monter: j'envoie valser toutes mes pensées scolaires, je retiens mon souffle et j'attends... Puis, ça commence... Et il ne se passe rien. La vie continue.

Si on excepte la page spéciale dans le journal, qu'au fil des jours, je ne prends d'ailleurs plus le temps de lire, Cannes finit toujours par disparaître de mon horizon bien avant que la palme d'or ne vienne pointer son nez. A peine subsiste parfois une envie de tout plaquer pour aller dormir sur la plage, là-bas (si possible avec un joli garçon, fan de cinéma et futur réalisateur de génie)

Cette année, plus encore que les autres, la vie a été plus forte que le ciné. C'est bien, je suppose... Mais putain... C'est quand que j'y vais, moi, à Cannes???

Je m'habille de ténèbres Tu éclabousses de bonheur


Aujourd'hui (hier, en fait... Le temps passe si vite) était une journée étrange.
En demi-teintes.
Comme le ciel.

En cours, j'ai baillé 15 fois et un peu zyeuté le carnet de notes de Sh. Je l'aime bien, ce carnet. Il est classe, petit, vachement bien rempli. Y a des rendez-vous, je suppose, des adresses, des idées de trucs à faire... Et, sur la première page, elle a écrit "pensées avortées". Quand je l'ai remarqué, entre deux baillements, je crois que je me suis sentie proche d'elle. C'est bizarre... J'aurais jamais cru que c'était possible.

Après, j'avais prévu de travailler. Mais l'étage était trop calme... N. croisé en coup de vent, F. dans sa chambre, S. en vadrouille et A. à Madrid. C'est étrange, l'étage sans A., sa porte ouverte, ses clopes, sa musique. Ses histoires... J'avais plus envie de bosser. J'me suis fait une omelette...

La soirée qui a suivi était toute douce, on a pique-niqué sur la pelouse Deutsch de la Meurthe avec du vin et des appareils photo. C'était bien... Mais dans trois jours, D. sera de retour à Budapest et moi, je fais des cauchemars. Mes parents viennent me chercher tout de suite pour me ramener à Bruxelles. Je les suis docilement jusqu'à ce que je m'aperçoive qu'ils viennent d'écourter mon erasmus d'un mois.
Et là, soudainement, ça me file des angoisses...

Aujourd'hui/hier était une journée bizarre.
En demi-teintes.
Comme le ciel.

vendredi, mai 26, 2006

Unité, je réclame l'unité
L'important c'est pas la chute...
Petit post "énervé"
Ou titre à volets rabattables


Les cités, on les a tous vues dans des films et ça ne nous a pas particulièrement impressionnés. Parce que c'était du cinéma. Et qu'on a nos "sales quartiers" à Bruxelles aussi. On le sait. C'est comme ça...

Mais la banlieue, il faut la voir "en vrai" parce c'est un truc qui prend aux tripes. Un truc qui fait mal. Un truc qui donne un peu envie de vomir... Ce semestre, ma fac est en banlieue. Pas dans une zone particulièrement chaude, pas trop loin du centre de Saint-Denis. Jusqu'ici, tout va bien, jusqu'ici, tout va bien, jusqu'ici, tout va bien... Mais dès qu'on s'éloigne un peu, qu'on prend le bus et la peine de garder les yeux ouverts, on n'y coupe pas: ça fait comme une grosse claque en pleine figure. Y a une rue, par exemple, à deux pas du RER, qui ressemble assez précisément à l'idée que je me fais de Sarajevo. Et, dans cette rue, y a un hôtel. C'est dommage que les prix ne soient pas affichés parce que je crois que c'est idéal pour les fauchés. Derrière la rue, y a des travaux et encore derrière, un terrain vague... Plus loin, enfin, on arrive dans une zone de bureaux, où j'ai cours le lundi. Des bureaux en forme de bunkers... Ca pue, la banlieue. Ca pue la zone, la laideur et la came. Ca devrait pas exister. Et pourtant, y a des gens qui vivent là-bas...

Quand on voit ça, on comprend qu'ils soient vénèr, m'a dit F. un jour... Elle a raison, F. On comprend...

vendredi, mai 19, 2006

Modiano et moi


- Il doit être malheureux là-bas...
- Tu sais bien que Guy a toujours voulu être malheureux.

J'ai marché jusqu'à la Porte d'Orléans pour prendre le métro. Ligne 4 - ligne 12. Je ne voulais pas du RER, ni de la ligne 7, la correspondance à Chatelet, l'interminable marche au milieu des gens stressés, je ne voulais rien de tout ça. Je voulais lire du Modiano... Et tant pis si ça me mettait en retard.

J'ai traversé le parc de la cité universitaire sous un soleil rieur. D'habitude, ce trajet me paraît interminable. Là, c'était parfait... A seize heures, il n'y a personne sur les strapontins. Il fait un peu chaud, les gens se regardent à peine. Ce sont des conditions idéales pour Modiano. J'ai marché jusqu'à la Porte d'Orléans et j'ai choisi le wagon le plus vide pour m'écrouler sur un siège. C'est bien, de lire du Modiano, parce que ça ne demande pas beaucoup d'efforts. Les mots sont simples et compacts. On en lit trois, quatre et ça suffit. On s'envole. Pour lire du Modiano on peut être un peu fatigué, c'est même plutôt conseillé. Avoir les yeux embués par les nuits trop courtes et les soirées trop longues, oublier où on va, d'où on vient, être seul au milieu des ombres. Pour lire Modiano, il faut savoir s'effacer un peu. Après, c'est simple, on lit trois mots, quatre, et on s'envole. C'est parfait...

J'ai marché jusqu'à la Porte d'Orléans pour prendre le métro. Ca m'a mis en retard, un peu. Mais c'est pas grave.
Parce que j'ai lu du Modiano.
Et c'était bien...


(S'il y en a parmi vous qui veulent apprendre à bien lire Aragon, qu'ils se rendent de toute urgence ici. C'est de Mélie et c'est magnifique...)

vendredi, mai 12, 2006

La folie en tête


Depuis quelques jours, j'ai la merveilleuse sensation d'être en colonie de vacances.
Ca se base sur de toutes petites choses: des instants fragiles et délicieux, que je prends soin de conserver dans un coin de ma tête. Pour plus tard...

Un jour, peut-être, dans très, très, très longtemps, je raconterai à mes petits-enfants les réveils aux pétales de rose, les blagues de potaches et les toilettes, où on s'enferme à quatre pour boire du vin. Ce jour-là, si ma mémoire n'est pas trop défaillante, je sourierai en me remémorant les ragots et les soirées de discussions improvisées, les bières, les confidences... Toute la masse de complicité qui se crée, là, maintenant, sans effort. Juste parce qu'on passe du temps avec des gens...

Un jour aussi, dans beaucoup moins longtemps, je chialerai peut-être en revoyant l'Auberge Espagnole...

Mais on n'y est pas.
D'ici-là, c'est décidé... Je continue de rêver.
(Et d'aimer...)

Beautiful days in a magical place


Orgasmique!
D'ordinaire, je me serais contentée d'un simple "jouissif", prude et efficace, mais, en ces temps merveilleux, j'ai décidé d'oser des mots plus forts. Vénus sur scène, c'est orgasmique. Ni plus, ni moins.

Ces types, c'est la quatrième fois que je les vois en concert (un record personnel, je pense, qui vient se classer juste devant Dionysos et An Pierlé) mais je ne parviens pas à m'en lasser. Chaque fois c'est différent et chaque fois... c'est mieux!

A ceux qui me diront qu'en ces jours printaniers de balades romantiques en bord de Seine, il y a d'autres moyens de prendre son pied, je répondrai que...

Oh et puis non!
Je répondrai rien.

samedi, mai 06, 2006

ChaussureStory


L'autre jour, alors que j'allais à la pharmacie pour me procurer ma dose vitale de levure de bières, je suis tombée sur une étrange conversation...

Le pharmacien-chef (qui se reconnaît à son costard-cravate et son air hautain), venu à la rescousse l'une de ses employées, expliquait à un monsieur d'une cinquantaine d'année que, pour acheter une paire de chaussures à sa petite amie, il était généralement nécessaire de connaître sa pointure. Intriguée par la tournure métaphorique de la conversation, je n'ai pu m'empêcher de tendre l'oreille en attendant qu'on s'occupe de mon cas...

Pharmacien-Chef: Qu'elle aille voir un médecin.
Client: C'est que, dans sa culture, c'est plus difficile, vous comprenez...
P-C: Oh, arrêtez, hein, même en Arabie Saoudite, on trouve des gynéco!
C: Mais vous ne pouvez pas m'en donner une, au hasard, pour commencer?
P-C: Mais bien sûr que non, monsieur, c'est comme pour les chaussures, si on ne connaît pas sa pointure, on ne peut rien faire!
Pharmacienne: Mais elle n'en a jamais pris?
C: Ben non! Sinon, je serais pas là... C'est elle qui m'a demandé d'aller voir dans une pharmacie...
P-C: Qu'elle commence par aller voir un médecin.
C: Mais puisque je vous dis que c'est presque impossible, pour elle!
P-C: Attendez, monsieur, même dans ces pays, ce ne sont pas toutes des saintes Nitouche, vous ne me ferez pas croire ça. Bon, je dois vous laisser, on fait comme ça...
C: Comment, "comme ça"?

A ce moment de la conversation, j'ai été à deux doigts d'intervenir pour rappeler à tout ce joli petit monde l'existence d'un truc en latex très pratique contre les bébés et les maladies mais j'ai regardé le type, cinquante ans, pas beau et, j'ai pensé à la fille et... berk. Ca et la gueule hautaine du pharmacien. J'ai préféré me taire.

J'en étais là dans mes réflexions lorsqu'une dame est sortie des rayonnages pour me prendre en charge. Quand j'ai quitté la pharmacie, le gars, abandonné par le pharmacien-chef à son assistante, s'apprêtait à acheter une solide ration de pillules du lendemain.

C: Donc, c'est après chaque rapport, c'est ça?

Mouais...
C'est pas gagné, si vous voulez mon avis.

vendredi, mai 05, 2006

Dis quand reviendras-tu Dis au moins le sais-tu


Aujourd'hui, j'avais prévu de "travailler". Lire au moins, mettre un terme provisoire à l'éternelle ronde des mails, faire des choses "concrètes". Poster, même! Ca fait des jours que je ne poste plus...
Mais je n'ai pas pu.
Paris est une sangsue.
Et ce soleil, qui vous carresse la peau!
Je suis sortie...
J'ai marché.
Je me suis noyée.
Certains soirs, il m'arrive d'avoir peur. Je me demande si Bruxelles voudra encore de moi après les infidélités que je lui fais. Certains soirs, je peux l'entendre pleurer.
Et je m'en veux...
Mais c'est plus fort que moi.
C'est Paris...
Cette ville est une sangsue.