Paris Basmati

Des nouvelles de la Ville Lumière?

jeudi, avril 27, 2006

Histoires belges


Les amis, j'ai une confession à vous faire... Je crois que je suis en train de devenir flamande.
*rougis*
Je... Enfin... Comment dire?
...
J'aime Gabriel Rios.

Comment, "qui ça"? Mais Gabriel Rios, voyons! Le Bekende Vlaming portoricain (oui, je suis assez contente de ma trouvaille, là) Allez, soyez pas aigris, après la lecture de ce post, vous aurez un bon sujet de conversation pour vos prochaines vacances en Flandre (une précision, tout de même, ça marchera surtout avec les filles et les gays: photo)

Né à L.A., "Gaby" Rios grandit à Porto Rico avant de débarquer, vers 18 ans, à Gand, dans les bagages d'une touriste belge. (Là vous pouvez déjà sentir la belle histoire qui se joue sous vos yeux, avec l'épisode romantique, les rebondissements, la galère et tout et tout et tout) Là, il s'installe, rencontre des partenaires musicaux et casse avec la fille (à moins que ce ne soit elle qui casse? J'avoue que j'ai pas poussé l'analyse jusque là) Mais comme il est bien à Gand, il reste et apprend le flamand (sisi!) Puis les années passent, il affine son style salsa-rock-électro (facile mais très, très efficace, ça s'écoute comme un gazouilli d'oiseaux au coucher du soleil) et finit par décider, il y a quelques mois, de faire une méga tournée en Flandre, pour se lancer. Ca a plutôt bien marché... En un été, en effet, Gabriel Rios, petit musicien gratouillant dans son coin, est devenu l'idole des jeunes et des dames, le gendre idéal, le petit génie latino-belge, l'immigré modèle, bref... plein de choses.

Résultat: quand il est en concert gratuit à Paris, le public se compose de trois quarts de flamand(e)s et d'un quart de gens perdus, comme moi, qui connaissent une chanson et à qui on a dit qu'il était très beau... Pas de panique, cependant, le quart perdu s'acclimate vite, danse et... termine le concert résolument fan. C'est que le monsieur est à la hauteur de sa réputation: physique (personnellement, j'ai tout de même une légère préférence pour son pianiste "Jean-Marc Barr période Grand Bleu... en mieux") mais aussi musicale. Qui plus est, il se donne à 100%, pour le plus grand plaisir des yeux et des oreilles.

Moi qui ai la sale habitude de tomber amoureuse de tous les types que je vois en concert (quand ces types ont la gueule d'un Tom Barman ou d'un Gabriel Rios, évidemment, ça facilite...) je n'échappe pas à la règle et je serai la première à aller le revoir en mai, à la Flèche d'Or... avec tous mes amis flamands.

C'est beau, la Belgique, quand même...

dimanche, avril 23, 2006

Un p'tit dernier pour la route


Par respect pour les cars d'Américains qui viennent à Paris rien que pour ça (et la Joconde), il fallait que je le fasse...

Et je l'ai fait...

Je suis entrée dans l'église Saint Sulpice.

J'y ai lu un message très dôle:
"Contrairement aux allégations fantaisistes contenues dans un récent roman à succès, le gnomon de l'église Saint-Sulpice n'est pas le vestige d'un ancien temple païen, il ne porte pas le nom de Rose-Ligne, ne correspond pas au méridien de Paris, etc., etc., etc."

Mais Diable...
De quel roman peuvent-ils bien parler???

Nous irons voir ensemble les jardins refleuris


Oyez, oyez, damoiseaux,
Oyez, oyez, gentes dames,
C'est le printemps!

Hier, j'avais une mission photographique dans les rues de Paris. Prétexte idéal à (longues) promenades, observations sociologiques et coups de soleil. Le bonheur, quoi.

Au passage, j'ai croisé quelques sosies: un Dany Boon qui n'aurait pas dormi pendant 25 jours, un Vincent Cassel jeune et BCBG, une Sabine Azéma à double-menton, un Gilles Verlant asiatique et, last but not least, le HB5 relooké à la mode "lapin" (photo).



C'est sûr... Mon séjour bruxellois m'a laissé quelques traces.

I'll just call it... home


Je suis partie.
Je suis revenue...

J'ai deux chez moi, en ce moment.
C'est nouveau, étrange, mais pas désagréable.

Les retrouvailles dans la grisaille belge ont été faciles, douces, légères. La rapidité avec laquelle j'ai mis ma vie parisienne de côté pour replonger dans les habitudes d'avant m'étonne. Elle m'effraye même un peu. Un tout petit peu...
Mais la parenthèse erasmus n'est pas fermée. Pas encore. J'ai repris ma vie d'ici avec la même facilité déconcertante. Il m'a suffit de poser le pied sur le sol carrelé de la gare du Nord et de croiser les militaires, mitraillettes au poing, déambulant sous les immenses verrières, pour me sentir chez moi. J'ai remarqué les menus détails qui ont changés pendant mon absence: le parc Montsouris qui ferme une heure plus tard, les barrières des travaux qui créent de nouveaux chemins et le four, enfin réparé. Ca m'a fait sourire.
Je me sens bien ici. Presque comme là-bas.

Presque comme chez moi...

vendredi, avril 21, 2006

BlogThérapie


J'envisage sérieusement de m'inscrire aux timides anonymes... Pas que la timidité m'empêche de vivre, non, ce serait même plutôt moins grave qu'à 15 ans. Mais je suis obligée de reconnaître que ça me dessert dans certaines circonstances... Quand je demande des autographes, par exemple. Surtout si le type s'appelle Hislaire, que je réalise un mémoire sur lui et que je me suis promis de lui en parler. Là, ça ne manque pas, je deviens cramoisie et si le gars n'était pas adorable, feignant de ne rien remarquer à ma couleur pour le moins étrange, c'est sûr, j'abandonnerais, dans la seconde, tout projet de lui parler. Pareil quand on me demande des idées pour un scénario! Si la personne ne fait pas partie de mes tous proches amis, il y a d'énormes chances pour qu'en un instant, mon imagination se mette à ressembler à un trou noir désespérément vide et que je m'en sorte en bafouillant quelque chose comme "euh... je sais pas... T'as des idées, toi?" Mais le pire est à venir, je pense. Le pire, ce sera les entretiens professionnels. Et le pire ressemble un peu à hier...

Ca commençait mal, déjà. J'étais arrivée avec une demi-heure de retard. Mais le pire des retards: un retard inconscient! J'avais noté 19h30, dans ma tête et... c'était 19h (ça m'apprendra à dénigrer les agendas) Elle m'a saluée avec un sourire froid. Ca commençait mal...

Ensuite, elle m'a parlé de ses enfants : d'adorables bambins, qui ne regardent pas la télé, ne jouent pas à des jeux vidéos sans sa permission expresse et sont bons à l'école. Elle a tout de la mère que je détesterais avoir, à commencer par le soucis de la perfection. Ils sont jeunes, encore. Elle perdra ses illusions, un jour, le plus tard possible, j'espère, mais, en attendant, elle les vit à 100% et ça ne m'arrange pas du tout. Elle est parisienne, arrogante, BCBG... Je crois pouvoir dire que je ne suis rien de tout cela. Je l'écoutais donc patiemment, stressée et essayant vaguement de me vendre. Sans grande conviction... L'entretion d'embauche, je l'ai déjà passé, merde! C'était il y a trois semaines, à l'agence de baysitting. J'ai été brillante. Que demande-t-elle de plus? Nous nous sommes quittées sur un rendez-vous mercredi, comme prévu, pour commencer le job.
Tout allait bien...

Jusqu'à ce matin... Jusqu'à ce que j'apprenne qu'elle m'avait trouvée "peu intéressée par ses enfants" (Je sais pas si elle a remarqué mais ils étaient absents, ses petits anges. Alors bon, les photos dans l'album de famille, c'est bien joli mais ça me semble un peu court pour se prendre d'une grande passion...)
J'ai toujours le job, en principe (l'agence a été très cool: elle me comprend, me soutient, etc.)
Mais je crois que je l'emmerde, cette dame.

(Et j'emmerde ma timidité)

mercredi, avril 12, 2006

Bruxelles, ma belle... Je te reviens bientôt


Ca y est... Premier retour au pays. Je suis partagée entre l'impatience et une forme d'angoisse. Ce retour, c'est le début d'un autre, plus définitif.

Des amis sont venus me voir, ici, à Paris. Quand j'allais les chercher à la gare, je me sentais un peu comme à la veille d'une expédition à la mer. Vous savez? Le genre qu'on improvise avec des amis quand on a 17 ans, dans les premiers jours des vacances d'été. On sait que ce sera bien, qu'on fera des photos, qu'on mangera des glaces et on espère secrètement qu'il se passera quelque chose avec le gars qu'on aime depuis toujours. C'était pareil quand mes visiteurs sont venus à Paris. J'étais un peu fébrile, un peu adolescente. Vachement heureuse... Parce que ça fait du bien de les voir chez moi. Vrément.
Mais ça aussi, ça m'a fait penser au retour.

J'ai un peu peur, déjà... Vous, je sais que vous êtes là, même quand je vous délaisse pour aller vivre ailleurs. Eux, les nouveaux, c'est différent... Ils sont ma vie d'ici. Vie éphèmère peuplée de rencontres passionnantes, de lieux qu'on s'approprie, de souvenirs très forts. Mais vouée à disparaître, un jour au l'autre. Et très individuelle, aussi. J'ai essayé de plonger mes visiteurs dans ce monde-là mais je ne suis pas sûre d'y être parvenue. C'est un truc très personnel, l'erasmus. J'en prends conscience ici.

Premier retour au pays et je me sens comme si je partais à la mer. Vous me manquez. Bruxelles me manque... Mais ma vie, pour l'instant, c'est Paris. Bruxelles, c'est ma mer du moment: une jolie parenthèse. M'en voulez pas si je le prends comme ça. Je tiens juste à profiter pleinement de mon expérience ici. C'est important...

Après, c'est promis...
Je reviens.

mardi, avril 11, 2006

Il est 20h, Paris s'éveille


J'aimerais vous parler de mes nuits parisiennes, des promenades de deux heures en bord de Seine, vous dire les noctambus qui n'arrivent pas et mes pieds explosés par la marche en sandales dans la ville (parce qu'on m'avait dit qu'ils n'aimaient pas les baskets au Barrio et que, pour une fois, j'ai consenti à faire un effort, effort que j'ai très vite regretté, surtout quand j'ai compris que ça fermait et qu'on devrait se contenter de regarder par la fenêtre, les yeux plein d'étoiles, comme le petit peuple devant une vitrine haute-couture, parce que, putain, c'est beau cet endroit, quand même!) J'aimerais vous raconter les fins de nuits chez Carmen, qui rappellent le Coaster, et les premiers métros bondés, les oiseaux qui chantent, le soleil qui s'éveille et le lit qui vous attend, rassurant. J'aimerais vous dire, enfin, le bonheur d'un couscous gratuit et les millions d'sourires qui s'entassent dans ma tête, la Tour Eiffel sur le balcon de G., le Wax, l'ambiance disco, la scène Bastille et les demis à cinq euros.

J'aimerais...
Mais je le ferai pas.


Par contre, ça fait quelques temps, maintenant, que je me balade avec ma caméra à l'affut d'images de cafés, de lieux à apprivoiser. A l'heure actuelle, j'ai des dizaines de photos mais seul un petit nombre d'entre elles m'intéresse vraiment: celles qui contiennent des souvenirs (c'est tellement précieux, les souvenirs...) Alors, les voilà, ces images qui en disent long pour moi. Des cafés apparemment insignifiants, surpris ici en pleine sieste, mais que la nuit, bientôt, se chargera de ranimer.
Pour mon plus grand plaisir...



La Folie en tête, rue de la Butte aux Cailles. Un bric à brac qui fait chaud au coeur, bourré d'habitués mais ouvert à tous. Pas donné malheureusement, comme les autres cafés du quartier.



Dans la même rue mais de l'autre côté de la place, le Merle Moqueur, enfumé, bruyant (on n'y va pas pour parler philosophie) et un peu cher. Mais ô combien sympathique. Maison fissurée, graffitée, dans un ancien quartier communard qui a gardé quelques relents anar. J'aime...



Le Tribal, Cour des Petites Ecuries, en plein coeur d'une sorte de Matongué parisien. Idéal pour les fauchés qui veulent manger à l'oeil et boire sans se ruiner. Une véritable perle, livrée avec du personnel sympa et un décor chaleureux. Must, must, must!



Le Cristal, rue de Suffren, ultra pas cher et forcément bondé, enfumé, bruyant... Paye pas de mine, a priori et faut pas espérer s'asseoir après 19h. Mais le porte-feuille s'y sent vachement bien. Du coup, le reste suit...

dimanche, avril 09, 2006

Laissez parler les p'tits papiers


J'avais dit que j'en parlerais plus, que je vous embêterais pas avec ça, que c'était fini. Même pour moi... Mais c'était compter sans le soleil et la puissance de la foule. Mardi, j'y suis retournée. J'étais pas d'accord avec le refus de négocier, pourtant, j'avais envie d'aller prendre le poul des gens, là-bas, sur le terrain. C'est effrayant la puissance d'un mouvement populaire. Ca vous prend aux tripes en quelques secondes et après, c'est terminé. Plus de doutes, plus de nuances. On frappe dans les mains comme tout le monde et on s'entend crier en coeur: Chirac, Villepin et Sarkozy, votre période d'essai, elle est finie!!! A peine étais-je sortie du métro que j'avais balayé mon penchant pour la négociation. Au poteau, Chirac, c'est le peuple qui compte, à présent. Le peuple dans la rue. Le peuple qui mange des hot-dogs et s'ébranle en chantant. C'est beau, cette ambiance "festival". On s'y amuse mais pas seulement. Y a des relents d'autre chose. Des vieux rêves qui resurgissent. Des envies d'y croire, brusquement, à ce monde meilleur qu'on a tous imaginé, un jour, vers l'âge de 15 ans. Noir Dès reprend du service sur Un jour en France et on se surprend à frissonner. On ramasse tout ce qui passe, les autocollants, les journaux, les tracts, communistes, syndicalistes, écolos, révolutionnaires... On prend tout et on lira après. Pour l'instant, on vibre...

Puis la manif se termine et l'euphorie retombe quelque peu. Avec les jours qui passent, on recommence même à s'interroger. Certains parlent de prolonger le blocage des unifs après les vacances de Pâques. Ca laisse rêveur et sceptique. Y en qui rament pour se payer des études, les gars... Ca rime à quoi de se tirer une balle dans le pied comme vous le faites? Puis, un soir, en rangeant, on retombe sur les petits papiers récoltés au cours de la manif et on se plonge dedans avec délice. Pour voir... Là, on découvre (ou redécouvre) que la démagogie n'est pas le propre de l'UMP... Et on pleure. Lutte des classes, grêve totale, rejet de la démocratie sociale, des syndicats, de tous les partis politiques (LCR et le PCF compris... Parce que trop mous, trop engagés dans la voie politique traditionnelle), appel à la révolution. C'est un vocabulaire simpliste et naïf, sans doute, une pensée marginale... Mais elle est là, dans les tracts. Omniprésente


Alors, on referme tout ça et, silencieusement, on regarde nos vieux rêves adolescents se casser la gueule.

C'est ça, vous croyez, "être adulte"?

Chacun pour soi est reparti Dans l'tourbillon de la vie


A la manif, il y avait aussi deux grands yeux un peu tristes. Un jeune homme seul dans la foule. Un sourire qui a croisé le mien.

De battre le pavé, mon coeur s'est relancé.

Je suis assez d'accord.

samedi, avril 08, 2006

Maestro Pedro


A présent c'est certain: j'ai plusieurs dieux.

J'ai toujours eu un faible pour Zeus, plus amusant et fripon que Dieu et j'aime assez les Egyptiens: Osiris, parce qu'il a un chouette nom, Isis, son épouse, pour la même raison. Mais mon panthéon personnel est résolument humain. Très espagnol - Picasso, Miro et Gaudi en sont des figures-clés - et rarement vivant.

Aux faîtes de la gloire, cependant, viennent des gens presque comme vous et moi: Horta, le Belge, Gainsbourg, le complexé ou (liste absolument non-exhaustive)... Almodovar, le passionné. C'est un peu mon biberon, Almodovar, il faut dire. Mon biberon de cinéma. Quand j'ai vu Tout sur ma mère, j'avais 16 ans et des rêves musicaux plein la tête. Le cinéma était un hobby, déjà. Pas une passion.
Pas encore...

Aujourd'hui, à mon panthéon du 7ème Art qui compte pas mal de membres, il reste le seul, l'Unique, qui soit parvenu à m'asséner deux fois d'affilée de véritables coups de massue cinématographique. Almodovar est fou. Mais c'est un dieu! Et, heureux hasard de calendrier, la cinémathèque française a décidé de lui consacrer une rétrospective...
Autant dire que je nage dans le bonheur.

Ce soir, j'ai vu Matador... et j'ai tout vu. La vie, l'amour, la mort. Le sexe et le danger. La pureté. Le sang. La beauté. C'est malsain, tout cela, je ne vous le cache pas, et ça n'égale pas les coups de massue dont je parlais plus haut (Tout sur ma mère et surtout, surtout, surtout, le chef d'oeuvre absolu: Parle avec elle) Mais putain, c'que c'est fort!

D'ailleurs, en revenant, j'ai eu des idées bizarres, j'ai repensé au couteau de cuisine de J-P, immense et mystérieusement disparu...

Je m'suis dit que si c'est moi qui l'avais...

Je tuerais.


(Vous enfuyez pas, hein, j'déconne!)

Nuits parisiennes


Ce matin, j'ai ouvert les yeux avec deux buts: ranger et écrire...
Mes deux buts de la semaine.
Mes objectifs de vie...
(inaccessibles, je crois)

Je fonctionne par phases, ces temps-ci. Depuis quelques jours, il semble que la phase culturello-festive (surtout festive...) ait pris le dessus sur tout le reste. Je mange hongrois, je chante québecquois, je m'explose les pieds en faisant des kilomètres dans Paris en sandales, je découvre les noctambus (et l'attente qui va avec), je bouffe des vieux Almodovar, je bois des caipirinha à 5h du mat' et euh... Je manque de sommeil...

J'ai entendu des gens dire que l'erasmus était la plus belle période d'une vie.
Mon organisme n'est pas tout à fait d'accord...