Paris Basmati

Des nouvelles de la Ville Lumière?

jeudi, mars 30, 2006

Aux urnes citoyens!


Ce matin, (quand la douche et le gargantuesque petit déjeuner ont eu fini d'effacer la stupeur du réveil) j'ai été lire Le Soir. A ma grande surprise, ça m'a passionnée. Moi qui pensais que les tests d'actu de Jespers étaient parvenus à me dégoutter à vie de la lecture des journaux, allelujah, je me trompais! J'ai tout lu: des cinq pages sur la réforme de la société européenne aux mamies vénézuelliennes paracommandos, en passant par les élections en Israël et les "jeugdkerken" hollandaises (traduisez: "églises de jeunesse". Sachez, si ça vous intéresse, que vous avez notamment le choix entre la GodFashion et la MegaChurch. Si ça, c'est pas un incitant à la religion, on se demande vraiment ce qu'il faut faire!) Bon, les pages Sports et Finances, j'avoue, j'ai zappé... Mais je me suis fait plaisir! Et j'en suis même venue à penser que c'était un métier vachement passionnant, quand même, le journalisme. Ca rassure un peu, parce que, mine de rien, ça faisait un bail...

En lisant, j'ai repensé à une conversation nocturne avec A., C. et E. Le Métro, meilleur journal au monde, vous rigolez ou quoi? Ok, le journalisme s'étouffe dans les contraintes, ok, on est loin de notre utopie de gosses qui est d'informer sans concession, ok, derrière chaque journaliste se cache une opinion mais quand Le Métro prendra la peine de m'expliquer précisément qui est le Parti des Retraités en Israël et de me le situer sur un axe "Gauche/Droite" et "Niveau d'ouverture au dialogue avec les Palestiniens", faites-moi signe! Ca a beau être shématique, ça a le mérite de t'instruire un peu, ces choses-là. Et, putain, c'est précieux! Non? Ce matin, Le Soir rebondissait aussi sur les grosses tensions sociales en France en nous livrant cinq pages sur les mutations de l'Etat-Providence en Europe: le point sur la situation en Belgique, l'analyse de divers intervenants et un rappel des faits (les grandes politiques récentes, pourquoi, comment) Au risque de sembler complètement too much, j'ose dire que j'en suis sortie grandie. Ca a bousculé un peu mes certitudes et ça fait jamais de mal... Je crois que ça va quand même un tout p'tit peu plus loin que Le Métro, heureusement, et le jour où je ne penserai plus comme ça, je suppose que j'abandonnerai toute envie de travailler dans le journalisme. C'est vrai quoi! C'est un peu triste de vomir sur tout ce qui se fait, non? Un exemple: Libé est un journal très partisan qui peut s'avérer ultra énervant. Bon, et alors? On le sait, ça, non? C'est un journal qui dit des choses, au moins! Au même titre d'ailleurs que Le Figaro (que je lis moins, certes, mais peut-être est-ce une erreur). Faut juste les prendre avec un peu de distance...

Pour le reste, j'ai lu, à ma grande stupeur, que les Israéliens s'étaient abstenus de voter à 62%! Et je me suis souvenue de 2002, du fiasco qui a mené (à quelques péripéties près) à l'élection de l'actuelle équipe gouvernementale, ici, en France. Putain mais c'est si difficile de se lever un dimanche tous les deux, trois ou quatre ans pour aller voter?

Didju!

L'autre "tuuuuuuuuuuuuuut"


Vivre dans une "maison des belges" au coeur d'un campus à l'américaine, avec le monde à portée de mains, le tout, à Paris, ça a ses avantages (le prix, le prix, le prix, les rencontres, la culture, le morceau de Belgique en plein coeur de Paris, ...) et ses inconvénients.

Je crois vous avoir déjà parlé de la femme de ménage qui vous surprend en pyjama (il est onze heures, oui, ET ALORS?) alors que vous avez juste eu le temps de sauter du lit pour tenter de faire illusion (mais si, j'vous assure, je me lève tous les jours à 8h, simplement, je n'éprouve pas le besoin de m'habiller...) Mais ça, à force, on finit par s'habituer. La deuxième fois (on pourrait croire, comme ça, mais le coup du pyjama, ça ne m'est pas arrivé plus de deux fois), on arrive même à lui faire un petit sourire, mi-gêné (parce qu'on se rappelle qu'elle, elle est levée depuis 6h du mat') mi-complice (parce qu'on l'aime bien, malgré tout) Finalement, c'est à peine si ça ne devient un rituel amusant. Surtout lorsque j'ai de malheureux invités et que je leur raconte tout ce qui risque de leur arriver s'ils sont découverts dans mon lit, euh pardon, ma chambre (le lit, c'était pour faire genre "j'ai plein d'amants") Assez rigolo aussi, le coup de la dame, je-sais-pas-mais-alors-pas-du-tout-qui-c'était, qui est entrée un jour vers 10h avec un monsieur, il-s'est-pas-présenté-non-plus, pour observer le pourtour sale de ma bouche d'aération (vous voyez, y a des chambres où ça fait des traces...) Ah oui, tiens, c'est marrant, j'avais jamais remarqué... Mais PUTAIN, si elle était venue une demi heure plus tôt, elle serait tombée sur S.! Quant au laveur de vitres croisé dans ma chambre au sortir de ma douche, euh... Ben oui... Nous nous sommes salués et je suis retournée dans ma salle de bain, le temps qu'il termine...

Mais le must du must, le truc vraiment marrant, c'était quand même c'matin.

9h, mon réveil sonne... Curieux, il me semblait l'avoir mis à 9h45 (sisi, les jours de nettoyage hebdomadaire, je me lève avant onze heures!) Et puis, il sonne vachement fort, c'est bizarre! Et c'est quoi cette immonde sonnerie? C'est pas mon p'tit truc exotique habituel! Ca faisait trop de questions pour un jeudi matin... J'ai (péniblement) ouvert les yeux, enlevé mes boules Quiez (la nuit avait été bruyante) et l'horreur qui m'attaquait les tympans a brusquement pris une signification plus précise. Après un bref coup d'oeil vers la maison des Américains, j'ai pris conscience que la chose m'agressait de chez moi. On aurait dit que c'était le frigo du couloir qui hurlait. Ou euh... l'alarme incendie? Mais rien ne brûlait, ça, j'en étais sûre. J'aurais bien été me recoucher avec un oreiller sur la tête, si je n'avais été prise d'un doute, induit par la longueur de l'alarme. J'ai donc décidé de m'habiller, juste à temps pour ouvrir au type qui venait m'ordonner de descendre. En chemin, j'ai retrouvé mes potes du sixième avec un certain bonheur: tous aussi moules que moi, pas un pour rattraper l'autre... Y a pas à dire, j'les aime bien! N. est descendu en peignoir de bain bleu (N. n'a pas peur de ridicule...) et De. s'est écroulé dans le hall en attendant que les derniers nous rejoignent. Enfin, quand les cent cinquante résidents se sont retrouvés regroupés dans l'entrée, la tête dans le cul et les cheveux en bataille, on nous a annoncé que ce réveil bucolique était un exercice (on s'en doutait un peu, r'marquez) et que soixante-quatorze d'entre nous seraient probablement morts s'il n'en avait pas été ainsi.

Parmi eux: moi et TOUS mes amis d'ici.
Quelque part, j'trouve ça beau...

mercredi, mars 29, 2006

Insécurité / Petit Post à Zéro Franc Cinquante


Hier, j'ai vu beaucoup, beaucoup, beaucoup de CRS à la manif anti-CPE...
Et presque autant de gardes du corps à la dédicace de Johnny et Luchini sur les Champs Elysées.
Ce monde me fait un peu peur...

lundi, mars 27, 2006

Tuuut et Moi / Petit Post à Deux Francs Cinquante


Tuuut est quelqu'un de très ordinaire. "Fille de" mais normale. Banale même. Tuuut est quelqu'un qu'on peut croiser dans la rue, je pense. Sans forcément la remarquer. Tuuut est une excellente actrice mais sans grandes performances. Pas de celles qui jouent les femmes fatales ou les figures historiques. Non, Tuuut se contente d'être Anna Oz et ça lui va bien. Tuuut est très pratique pour l'identification. Elle pourrait facilement être ma soeur, mon amie... ou moi. Et Tuuut vit dans la même ville que moi. A moins que ce ne soit l'inverse?

Les premiers temps, lorsque je me sentais prise par la nostalgie bruxelloise, il m'est arrivé d'aller me promener dans sa rue. Juste comme ça, pour connaître son univers... C'est bête, hein? Secrètement, je suppose que je rêve de rencontrer Tuuut. Mais en fait, non. Peut-être pas... Parce que, sans que je m'explique précisément pourquoi, Tuuut est un peu à l'origine de ma passion pour le cinéma. Tuuut un rêve de gosse... Une Anna Oz.

Et je crois que j'aimerais qu'elle le reste.

vendredi, mars 24, 2006

Paris, c'est fini...


Aujourd'hui, D. s'en est allé. Il n'est que le premier d'une longue série de départs qui vont laisser des traces à la maison des Belges. J'ai déjà vu des gens partir, bien sûr. J'ai bu deux verres avec eux et je leur ai souhaité bon vent. Mais on ne se connaissait pas. C'était quand j'étais encore nouvelle ici...
Aujourd'hui, c'est différent.

D... Le beau gosse de l'étage, le fan de Sudoku, le gars qui venait frapper à ma porte trois fois par semaine pour m'emprunter du matériel de cuisine. D. le rigolo... D. s'en est allé aujourd'hui et, demain, ce sera au tour de So. et P. Finie l'histoire à suivre entre So. et Si., amputé de sa moitié, finie la bonne humeur communicative de P., qui réchauffait le coeur en toute circonstance. Je vais me retrouver sans voisins et sans certitude d'en retrouver avant la fin de l'année.

C'est éphémère, ici...
Un peu trop...

Avant que j'arrive, une fille prénommée H. vivait dans ma chambre. Elle faisait à manger pour tout le monde et dormait avec De. qui, par habitude, a continué à l'appeler dans ma chambre, après son départ. Il est tombé deux ou trois fois sur moi avant de se souvenir que les choses avaient changé.

On est éphémères, ici.
Un peu trop...

Cépéeuh [part three]


J'ai fini par m'impliquer un peu. Samedi...
On avait prévu d'aller aux Puces avec C. et E. mais c'était avant que notre métro ne passe au dessus du cortège des manifestants. Six kilomètres de gens qui défilent en frappant dans les mains, y a pas à dire, c'est vachement impressionnant. La tentation était trop forte, on a sauté du train. Pour des photos, au départ, pour vivre l'événement, ensuite, et puis, aussi, parce que, même si ça me concerne pas, tout ça, ça fait pas de mal de montrer à ces gens que je les soutiens. Pas forcément quand ils bloquent les unifs pour jouer les nouveaux soixanthuitards (ça, pour être honnête, ça m'fait un peu rigoler). Mais quand ils marchent. Quand ils chantent. (Si j'avais l'porte-feuille de m'sieur Chirac, j'bosserais pas au Mac Do, pour me payer la fac. Tube pourri des Wampas transformé en un truc vraiment bien) Quand ils se battent...

C'était un jour de grand soleil, un peu irréel. On a marché comme ça pendant une heure, deux heures, je sais pas très bien. Dans des rues de Paris que je ne connaissais pas... Y a eu quelques pauses, beaucoup de photos, une chasse aux anarchistes pour E. et des sourires au coin d'nos yeux. Quelques interrogations personnelles, aussi. Sur la vie, sur Attac, sur l'hypothèse d'un réel engagement de ma part, un jour, dans quelque chose.
Puis on a vu se profiler le but ultime de la manif: la Place de la Nation.
Et l'ombre des casseurs a commencé à se dessiner...
Pas vraiment tout de suite. (On a eu le temps d'aller se faire arnaquer chez un chinois dont la politique d'affichage des prix est assez obscure)
Mais après.
Quand on est sorties...

Une fumée noire flottait dans une rue à gauche et des gens plus ou moins masqués vidaient toutes les poubelles à la recherche de projectiles. A l'avant, un punk raciste agitait un drapeau noir au nez de CRS immobiles.
Un doux chaos s'installait dans l'atmosphère. Electrique...

Casser pour casser.
Incendier des voitures, briser des vitrines et, surtout, surtout, surtout, se faire un CRS, parce qu'un CRS, c'est forcément con, et qu'on s'en fout qu'il reste impassible sous la pluie de projectiles, attendant Dieu sait quoi pour agir, on s'en fout, on dira que c'est lui, d'façons, on dira qu'il a provoqué, que c'est qu'un sale robot de Sarko, télécommandé pour faire chier les braves gens et qu'il a que c'qu'il mérite, ce connard.

Ils étaient des centaines, je crois, à casser activement, casqués, musclés, se relayant aux premières lignes. Et des dizaines, au moins, à les encourager de loin, à vouloir la bagarre, à attendre le sang. Le tout, sous les yeux d'une masse de curieux partagée entre panique et excitation. Mouvements de foule, insultes à Sarko, envie d'en savoir plus, impatience de raconter ça aux copains... Y avait tout ça, ce soir-là, sur la place de la Nation. Et parmi les curieux, y avait C., E. et moi (remarquez que si je m'appelais Pauline, on aurait fait CPE, à nous trois) Aimantées par le truc, incapables de quitter la place avant d'y être obligées, une demi heure plus tard, en même temps que tout le monde parce que nos yeux piquaient et qu'on éternuait bêtement.
Ils ont gazé la place.
Ils ont fait le ménage.
Et nous avons été manger un couscous gratuit.

C'est tout ce que j'avais à dire sur le CPE.

jeudi, mars 23, 2006

Cépéeuh [part two]


Mercredi 15 mars 2006, vers 15h. Paris.

(Moi, je vois pas grand chose sur mon écran qui noircit tout, donc, si c'est trop sombre chez vous aussi, n'hésitez point à me le faire savoir)







Cépéeuh [part one]


Mercredi dernier, un peu intriguée par les récents événements à la Sorbonne et lasse d'observer le conflit qui déchire la France sans m'y impliquer, j'ai décidé d'aller pour la première fois à la manifestation... Il faisait beau, j'avais mon appareil photo et je ne voulais voir le cortège. C'est ce que j'ai dit à tout le monde: voir sans m'impliquer, même si je me sens solidaire. Parce que ça ne me concerne pas vraiment, tout ça, au fond. C'est un truc entre eux.

J'ai pris les renseignements sur internet et j'y suis allée à pied. Pour mieux sentir monter l'appel de la rue. Après cinq minutes de marche, j'ai commencé à les entendre, les premières rumeurs de foule, intenses, poignantes, un peu comme la prière dans une ville du désert au petit matin. J'ai vibré, l'espace d'un instant... jusqu'à ce que je comprenne que ces "rumeurs populaires" n'étaient autres que les gémissements d'une grue rouillée en plein travail. Un peu déçue, j'ai continué ma route, espérant que, plus loin, le cortège ferait vraiment entendre sa voix. Après tout, j'étais encore à un quart d'heure de la Place d'Italie, le point de départ des manifestants. Ils crient pas si fort, quand même... En marchant, je réfléchissais. C'est bien de se battre contre une précarité qui n'est pas si grave que ça, finalement. Enfin, c'est grave, bien sûr, ça m'fait un peu penser à une généralisation de l'état de "pigiste" mais euh... c'est une mesure qui va dans le sens où va le monde. Elle pourrait même en aider certains à trouver un job plus facilement, je pense. Mais à quel prix? J'aime quand les gens n'acceptent pas ce qui est évident, quand ils se battent pour un monde plus sympa ("juste", je sais pas... Mais sympa. C'est déjà pas mal) J'aime que les gens soient naïfs et bourrés d'illusions. C'est touchant...

Au bout de dix minutes, j'ai fini par la sentir, la rumeur. La vraie. J'ai rejoint l'impressionnant cortège et je me suis remplie l'âme d'images. Il y avait quelque chose de fort, là-dedans. Mais je n'ai pas voulu participer, me mêler à mes camarades étudiants, crier, chanter, frapper dans les mains.

Villepin, si tu savais...
Ta ré-for-meuuuh
Ta ré-for-meuuuh

Pas cette fois.

Villepin, si tu savais...

Pas encore...

Ta réforme, où on s'la met.
(Au cul, au cul, aucune hésitation!)

Alors, j'ai pris des photos...

Cépéeuh [Introduction]


Y a quelques semaines, dans les couloirs de mon unif, on pouvait lire des mots prononcés en septembre dernier par la Présidente du Medef, l'association patronale française. C'était très instructif et un peu angoissant...

"La vie, l'amour, la santé sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi?"

C'a été dit avant la crise actuelle du CPE.
Mais ça illustre pas mal...

Orgies cinématesques


Depuis deux jours, le printemps s'offre une nouvelle pause. Après une belle semaine ensoleillée, il s'en est allé, un peu fatigué, laissant place à une désagréable sensation d'hiver (comme si on n'en avait pas eu assez, déjà...) Mais, rassurez-vous, il n'a pas dit son dernier mot. Ces jours passés, il se rappelait au bon souvenir de nos amis français par l'intermédiaire du désormais mythique "printemps du cinéma". Des films à 3,5 euros, partout, tout le temps, pendant trois longues journées. Le rêve!

A la base, je voulais voir "Munich", "Moi, toi et tous les autres", "Sauf le respect que je vous dois", "The woodsman", "A history of violence", "The constant gardener", "Le temps qui reste", "Vers le Sud" et euh... "Brockeback Mountain" (rien que ça) Finalement, je n'ai vu que ce dernier, complété par des choix secondaires: "l'ivresse du pouvoir", "Marock". De bons films (sisi, même "Marock"... Bon, faut aimer les films un peu teenage et oublier que l'actrice principale ne joue pas terriblement) mais rien d'exceptionnel. Non... L'idée de "Brockeback Mountain" a beau être géniale et la surprise d'y voir la Jen de Dawson en petite brunette malmenée par la vie, très comique, on finit par se perdre dans des longueurs, inutiles, qui masquent l'intérêt initial. Dommage...

Aujourd'hui, toutefois, insatisfaite de ce printemps trop court, j'ai joué les prolongations en allant voir "Sauf le respect que je vous dois". Bien m'en a pris. Moi qui m'étais mise à douter de ma légendaire capacité d'émerveillement face à ce truc magique que certains nomment "septième art", je ne doute plus. Je peux encore vibrer devant un film! Youhou! "Sauf le respect que je vous dois" fait partie de ce que j'appellerais les "thrillers psycho-sociaux" à la française. C'est assez à la mode depuis quelques années ("L'emploi du temps", "Ressources humaines", "L'adversaire" ou encore "Le couperet" ont largement contribué à construire le genre) et c'est généralement un peu froid. Mais, au risque de me montrer très critique et de renier tous les grands principes cinématographiques que j'avais mis des années à construire, il me semble que c'est l'unique direction dans laquelle le french-cinéma assure encore un tant soit peu, ces temps-ci (quand même, "De battre...", c'était pas mal!) Enfin, revenons à nos moutons, à savoir moi et "Sauf le respect que j'vous dois"... J'ai vibré! Pourquoi? Je sais pas exactement. Ce que je sais, c'est qu'il a une atmosphère, ce film, des images, une musique omniprésente qui fait beaucoup de son charme (quoi qu'en dise ma voisine de derrière qui l'a trouvée proprement "horripilante") un casting irréprochable (Gourmet, Cotillard, Julie Depardieu, que des bons!) une histoire intéressante... Bref, il fonctionne! Je ne peux donc que vous le conseiller, si, du moins, vous êtes un tant soit peu sensibles à ce genre de cinéma.

Sur ce, je vais arrêter de me la jouer cinéphilo-prout-prout et euh... aller dormir.

vendredi, mars 17, 2006

Week-end à Rome (Oups... Non, j'me trompe... C'est Paris, ici)


Petite pause weekendale pour faire face au débarquement de deux visiteuses belges.

Mais promis, je reviens après. On discutera du CPE, des abréviations abusives (c'est lié...), de la banlieue, des cafés parisiens, et d'un tas d'autres sujets passionnants.

D'ici là, je vous souhaite plein de belles choses...
A bientôt!

mardi, mars 14, 2006

Atmosphère, atmosphère! Est-c'que j'ai une gueule d'atmosphère?


Raaah ce soleil! Y a pas à dire, ça fait plais'! C'est bien simple, tout l'monde en parle (tout l'monde en parle!)
C'est que le printemps pointe le bout de son nez, m'sieurs, dames! Faut pas laisser passer ça!

Avec G., aujourd'hui, on ne s'est pas fait prier. On a sauté sur l'occasion pour arpenter une nouvelle fois Paris, avec un p'tit détour, bien sympathique par une expo gratuite répondant au doux nom de "Paris au cinéma". Peu de kilomètres mais beaucoup d'informations... Du bonheur, quoi! Et cerise sur le gateau pour les amateurs de french movies: une véritable masturbation (sur ce seul mot, je suis sûre d'attirer ici une bonne vingtaine d'internautes en mal de sensations fortes. Yeah!) cinématographique d'une grosse heure, regroupant des centaines d'extraits de films made in Paris. L'occasion de revivre de grandes émotions et de se rappeler qu'on a encore environ cinq mille cinq cents films à voir avant d'oser entrevoir l'illusion d'une vague "culture cinématographique" (et je ne parle même pas, ici, des films non-français). J'en suis ressortie frustrée... mais les neurones pétillants de joie.

A voir!

samedi, mars 11, 2006

Ma Première CouscousParty


J'dois avoir l'air sympa quand je suis au Carrefour. Sans rire, chaque fois que j'y vais (c'est la quatrième fois depuis mon arrivée à Paris), il se trouve des gens pour me demander de les aider. Généralement, une maman maghrebine qui souhaite connaître le prix d'un article mal indiqué. Ou une petite vieille. Mais comme, précisément, c'est mal indiqué, je peux pas l'inventer, moi, le prix, non mais qu'est-ce qu'elle espère exactement? Chuis pas du magasin, didju! Elle doit bien le voir, non, que j'ai un panier sous le bras?!?
Enfin, je râle, là, mais c'est juste pour le principe, hein. Je trouve ça très mignon ces gens qui me parlent...

Aujourd'hui, mon unif était fermée pour empêcher les étudiants révolutionnaires d'envahir les locaux et de tout casser, j'crois. En arrivant là-bas, après une bonne heure de trajet, j'ai donc trouvé porte close. Sur le moment, ça m'a fait un peu mal d'avoir écourté ma misérable nuit d'insomnie sans raison valable mais c'est ma faute aussi, faut que j'apprenne à me coucher avant trois heures du mat'! Le lendemain, je ressemble vraiment à rien... Ou si... A une brave fille dans les rayons du Carrefour (qui, en ce moment précis, prépare un couscous pour un tas de colocataires agressifs. Première pression culinaire. j'ai peur...)

Un jeudi aprèm au 5bis, rue de Verneuil


Un peu tard et pas de moi (piquée sur un forum de fans) voici ma photo hommage à Gainsbourg. Parce que bon... 15 ans, quoi.


vendredi, mars 10, 2006

Walking on the wild side


Ca y est, c'est quasiment le printemps! Giboulées et frénésie d'écriture. Frénésie d'envies plutôt, car, aujourd'hui, je n'ai pas eu le temps de prendre beaucoup la plume...

Vers midi, on était au moins cinquante à avoir un rendez-vous à la fontaine Saint-Michel. Passionnant spectacle que ces cinquante visages anxieux qui scrutent la sortie du métro avant de s'éclairer brusquement. On y voit des baisers, des accolades, des tapes dans le dos, des filles qui se recoiffent en s'efforçant de ne pas le montrer et des pieds qui trépignent un peu. D'impatience. Y a de la joie et de l'angoisse, sur la place Saint-Michel. Des visages qui s'éclairent et d'autres, un peu vides, qui continuent d'attendre... Tout ça à la fois.

M. est arrivée cinq minutes après moi et on a passé une bonne heure à discuter autour d'un thé au jasmin. Ensuite, j'ai longuement déambulé. Entre soleil et parapluie retourné. J'ai shooté dans un sushi, parcouru la rue de Sambre et Meuse et ri en croisant un camion des "Chaufferie Frisquet". A chaque pas, mon poème urbain s'enrichissait d'une nouvelle découverte, d'une surprise, d'un clin d'oeil. Paris n'en finit plus de m'étonner. Ses quartiers bourges, ses recoins mal-famés, ses travaux, son arrogance crasse, ses troquets par milliers...
Un jour, peut-être, je serai blasée...
Un jour...
Mais euh... Pas tout d'suite.

jeudi, mars 09, 2006

Paris, Ville Lumière


Ca fait plus d'un mois que je suis ici, à présent. Avant-hier, j'ai pris conscience que c'était la toute première fois que je passais tant de temps à "l'étranger". C'est relatif, l'étranger, remarquez. Je parle Français, j'entends du Flamand tous les jours, je bois des bières (pas de commentaires) et je scrute le ciel en espérant qu'il ne pleuve pas. C'est comme à la maison...
N'empêche...
C'est pas tout à fait Bruxelles, ici.

Les premiers jours, j'étais hallucinée par le nombre de gens qui se baladent dans cette ville. Dès qu'on approche des heures de pointe, ça fourmille de partout. En point d'orgue de cette immense agitation: Châtelet. J'avoue, au début, quand P. m'a dit qu'elle avait changé d'itinéraire pour éviter de prendre sa correspondance là-bas, j'ai un peu rigolé intérieurement. Mais je la comprends, à présent... Le Forum des Halles le dernier samedi des soldes, c'est un truc de dingues! Jamais, de toute ma vie, je n'ai vu un tel monde à Bruxelles. Et les horaires des magasins, aussi, ça fait un choc, la première fois. Plusieurs Virgin et Fnac ouvrent de dix à minuit. Tous les jours...
Bienvenue dans la grande ville!

Ce mois-ci, j'ai donc décidé de profiter à fond de ce genre de détails, stupides mais drôles, qui font que Paris n'est pas Bruxelles. Laurent Voulzy dans un RER, c'est fait (c'était ma première "star", chuis pas tout à fait sûre... Mais euh... Si c'était un sosie, il est vachement bien fait) et je crois savoir à peu près où habite le couple le plus bobo-glamour du showbiz (J.D. et V.P. Ouioui... Eux!) Restent, entre autres activités suuuuper people, la queue, la semaine prochaine, sur les Champs, pour le concert gratuit des Franz Ferdinand ou, encore, la "très attendue et exclusive" séance de dédicace de... Johnny Hallyday.

Wouhouuu! C'est marrant, Paris, vous savez...

Mais ce soir, j'avoue, vous m'manquez un tout p'tit peu. Quand même.

Je sème des grains de pavot sur les pavés...


L'autre jour, dans un moment d'amertume, j'me suis surprise à penser que c'était chiant, l'amour, quand ça n'arrivait qu'aux autres...
Mais en fait, nan, ça va plus loin que ça... C'est chiant, l'amour, tout court. L'amour et l'anamour... Construire un magnifique château de cartes avec la quasi certitude que cette fois, c'est la bonne, qu'il tiendra, qu'on pourra le montrer aux copains. Puis, brusquement, dans un souffle de vent qu'on n'avait pas vu venir, le regarder s'écrouler. Chaque fois. Et, inlassablement, recommencer...
C'est chiant, non? Même quand ça n'arrive qu'aux autres.

Aujourd'hui, j'ai eu très envie d'acheter un sourire tout beau, tout plein de dents, et de le coller sur le visage du p'tit S. pour lui enlever un peu de cet air désespéré qu'il traînait derrière lui. Mais j'ai bien regardé et je crois qu'on n'en vend pas, des sourires, au Franprix...
C'est dommage.

mardi, mars 07, 2006

You're so busy this days


Ce blog ne ressemble à rien... Un mois que je suis ici, seulement, et je n'ai déjà plus le temps de l'entrenir, de le tailler, de le bichonner comme je le voudrais.
C'est qu'il est dur de combiner toutes les vies: celle de fille indépendante, celle, plus festive, d'étudiante erasmus, celle de parisienne-ou-presque débordée par les milliers de "choses à voir" et celle, enfin, de bloggeuse qui aimerait pouvoir tout écrire.

Résultat, vous ne savez pas grand chose... Mes cours, par exemple. Mon unif... C'est dingue que je ne vous en ai encore rien dit! Pas que ce soit mon sujet du préoccupation numéro un, très loin de là (c'est même carrément secondaire, en ce moment) mais bon... Je suis là pour ça, quand même, à la base. Faut pas que je l'oublie... Alors, en cette fin d'après-midi, c'est décidé, je mets fin au mystère!

Les pauvres ulbistes que vous êtes pour la plupart (les autres, ne vous enfuyez pas! J'vous aime bien quand même!) en connaissent tous un bout sur la notion de "monumental bordel administratif". Pareil pour l'architecture douteuse et les toilettes crades. Vous croyiez avoir tout vu? Hé bien non! Tant que vous n'avez pas vu Paris 8... vous n'avez rien vu! Avec une différence de taille, tout de même, qui n'est pas désagréable: les gens ici sont gentils. Enfin, je ne parle pas des étudiants parisiens masterisants et prises de tête, que je cotoie fort peu, ni de la secrétaire de la section théâtre, à l'humeur disons très... incertaine, mais euh... Il y a des gens gentils! La cellule erasmus, par exemple... Ou l'un de nos profs. C'est triste à dire mais je crois n'avoir jamais vraiment ressenti ça à l'ULB, ou alors si, très vaguement, avec Salah, la secrétaire du master, avant qu'elle ne perde un de mes travaux...

Cette gentillesse masque néanmoins très mal le chaos ambiant et n'empêche pas les pauvres nouveaux étudiants que nous sommes de perdre des heures à traîner d'un air hagard dans des couloirs interminables. Un exemple: quand vous cherchez le local A 069 et qu'après avoir péniblement trouvé le A 0169 (hé non... C'est pas pareil), puis tourné en rond pendant une demi-heure, vous tombez nez à nez avec un local A "zéro-soixante-dix" suivi d'un A "zéro-soixante-huit", vous vous attendez logiquement à trouver quelque part, au milieu de tout ça, un A 069... Oubliez ce genre d'espoirs! Vous êtes à Paris 8, le lieu où toute logique s'efface derrière une impression de joyeux bordel, énervant, certes, un peu crade aussi, mais très coloré, gaucho, vaguement hippie et finalement assez drôle.

Je n'ai pas à me plaindre après tout. Je n'ai que trois cours (Niac, niac, niac) Et, même si deux d'entre eux ne ressemblent vraiment pas à grand chose, ça me laisse euh... cinq jours libres par semaine.

Ca va...

dimanche, mars 05, 2006

Recyclage


Jeudi, sur la tombe de Gainsbourg, un chou fumait en regardant défiler les gens au compte goutte. Un homme a dit: "Je viens ici tous les jours. J'habite à côté. Chaque mois, quand ma carte Orange se termine, je viens la déposer..."

A Châtelet, un jeune homme a raconté à un autre qu’il avait « défoncé une meuf avec une batte de base-ball », tandis que, dans le 14ème, un petit garçon confiait à sa grand-mère : « J’ai été enfermé dans ma chambre pendant deux jours. En plus, il faisait beau ! Mes frères et sœurs jouaient au jardin ! »

Plus tard, à Saint-Germain, des petits vieux se sont salués d’un trottoir à l’autre. « Vous avez changé de coiffure ! Avant vous aviez les cheveux longs ! » « Oh non ! » « Sisi, je vous assure, je m’en souviens bien ! » « C’était il y a vingt ou quarante ans ! » « Oui mais ça vous allait très bien ! ». Et une petite fille a craché ce que sa sœur essayait de lui faire goûter en criant : « Bèèh ! On dirait une… salade ! »


Dans le RER, enfin, quand nos jambes ne nous portaient plus vraiment, des gens ont parlé de l’importance de ne pas tomber… « Bah ! C’est pas très grave, a dit l’un. Les gens te rattrapent toujours ! » « Oui, a répondu son interlocutrice. C’est bien. Mais ça les ennuie… Moi, par exemple, je n’aime pas rattraper les gens. Je n’ai pas assez de force. » « Alors, tu te retires et tu les laisses tomber ? » « Non ! Ca, c’est méchant… »

Jeudi, je me sentais comme un ange des Aîles du Désir...

mercredi, mars 01, 2006

Les marrons de Montparnasse


Les mots s'enroulent dans ma tête comme des serpentins, toiles d'araignées de souvenirs impossibles à démêler... J'aimerais pouvoir tout raconter mais je m'englue dans les morceaux de phrases qui surgissent de partout. Alors, je coupe, je trie, je sélectionne.

Ma vie à Paris prend de la consistance. Les deux autres ulbistes sont plus ou moins arrivées mais on ne se voit pas tellement. Je n'en éprouve pas le besoin. Avec les premiers cours, resurgissent les préoccupations scolaires: livres à lire, spectacles à voir, travaux à rendre, tandis qu'à l'horizon se profile l'ombre un peu menaçante du mémoire. Pour l'instant, j'évite de la regarder de trop près. Je ne suis plus là en visiteuse. Je vis ici. Après les promenades sans fin et les visites effrénées des premiers jours, après les fêtes tous les soirs de la semaine passée, j'ai décidé de me calmer. Je redécouvre la vie "normale". La vie normale à Paris...


Tout à l'heure, en cherchant la Fnac de Montparnasse, je suis retombée sur un vieux souvenir... Paris au mois de novembre. J'avais dix-sept ans. Je commençais à l'aimer, cette ville... Un peu. Il faisait froid, j'étais avec K., L. et W., que je trouvais très beau, on enchaînait les expos de photos en soufflant sur nos doigts et on pestait sur la lenteur des métros. Sur la place Montparnasse, vers 18h, il y avait des gens qui marchaient très vite et des éclairages de Noël. Un vendeur de marrons chauds interpellait des passants indifférents. Ne manquait qu'une Sabine Azéma chantant des chansons russes pour qu'on se croie dans "La Bûche". L. nous a dit, avec son adorable accent flamand, que c'était très bon, les marrons, et il en acheté pour tous les quatre. Paris... Mes premiers marrons chauds... Le beau W. sous les yeux et, en toile de fond de mes pensées, le petit G. Insaisissable...

Aujourd'hui, la place Montparnasse défaisait sa patinoire et personne ne vendait de marrons chauds. Mais rien n'a vraiment changé, je crois.
Mon histoire parisienne a commencé ce soir-là.